Jülrick Chasseur Gris
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| Sujet: La Lune Pourpre 30/1/2017, 3:33 pm | |
| Petit fluff personnel, entre deux écrits et trois cours. J'espère qu'il vous plaira. J'ai essayé d'approfondir ce qu'on sait de Gunnar Lune Pourpre, tout en offrant une narration fluide et entrecroisée de narration et d'action. N'hésitez pas à me montrer les défauts et les faiblesses du récit qui suit. - Bonne lecture !!:
La Lune Pourpre.
Sejuani s'ébranla brutalement, quand le sol vibra sous elle. Son bouclier énergétique crépitait d'étincelles froides, modestes éclats de projectiles et de débris dont la course s'était terminée sur un antique instrument aux sciences oubliées. À quelques centimètres près, un obus perdu aurait sans peine pénétré le bouclier, et aurait alors entamé le blindage. Encore qu'il en aurait fallut bien plus pour inquiéter la dix fois millénaire machine.
Instrument solitaire se mouvant sans peine sur le champs de bataille arctique, ses épaisses et antiques chenille battant la neige et la glace sous son poids colossale, Sejuani fendait les barrages d'obus et de balle en direction de son objectif. Ça et là, à l'écho des éclats extérieur, se devinait un affrontement naissant, entre des forces vouées à s'affronter sans cesse jusqu'à la fin des ères et des temps.
Caressant l’intérieur de la brave création d'acier, Gunnar savourait les souvenirs entreposés. Par endroit, à la faveur d’événement marquant, des traces d'anciens instants forts s'étaient figés dans le temps, à l'épreuve des balles et des nettoyages. De traditionnels rituels à base d'alcool et de bonne chaire se devinaient dans les recoins et les creux, des armes de légendes brisées se balançaient en guise de pendentifs, quelques trophées et prises de guerres encadraient des autels à la gloire de héros trépassés ; ce n'était pas un transport, mais un mémoriel de guerre. Quelques place, vides, y attendaient de nouveaux exposants.
Des larmes coulèrent sur ses joues en pensant à une triste idée. La sombre affaire… Le noueux Dent de Mort ne laissa son roi dériver bien longtemps dans ces eaux sombre.
« Hé, Seigneur (lui glissa-t-il à l'oreille) -Oui ? (répondit pensivement Gunnar) -J'ai pété ! »
Quelques hommes pouffèrent, et le Seigneur Loup ne put retenir un plissement amusé des lèvre. Un cordial renvoi à pratiquer une activité sexuelle anale avec une monstruosité marine fut la royale réponse à cette marque d'humour douteux. Rires et amicales insultes s'envolèrent, aussi grasses que sincères.
« Héhé, on a rien entendu (se moqua Orbjorn le Cor), écoutes plutôt celui-là ! »
L'une des plus fascinantes caractéristiques accidentelles des lourdes armures tactiques de classe Dreadnought était que, suite à l'imposant blindage enveloppant la structure interne, les sons émis depuis l’intérieur étaient conservés et amplifiés par une caisse de résonance. Cela gênait peu les astartes, car leurs corps massifs emplissaient intégralement l’intérieur, annulant alors l'effet de cavité. Du moins, aussi longtemps que l'individu ne s'amusait pas à user de sa corpulence légèrement plus fine, et à rentrer son ventre tout en s'agitant dans sa tenue pour offrir un conduit à tout ce qui pourrait venir du torse ou d'ailleurs. Cet était de fait avait donc plus ou moins conduit Orbjorn à être surnommé le Cor, principalement depuis la Purge de Setuma 78, durant laquelle il fit tant de bruits divers à l'aide de sa lourde armure qu'il aurait couvert, selon ses dires, une fusillade impliquant une vingtaines d'ork et une poignée de ses frères d'arme. L'effet secondaire fut d'ailleurs que tout les peau-vertes des parages vinrent à sa rencontre, intrigués par tan de bruit et d'odeur.
De son gantelet blindé, Gunar se saisit d'un holo-écran incrusté dans un pavé, laissant la fantaisie s'emparer de ses hommes. Les yeux rivés sur l'outil, il suivit l'avancé de Sejuani. Quelle était lourde et belle, cette fantastique monture d'adamantium et de céramite. Un authentique navire terrestre, à même de défaire les plus forts courants de la guerre par son seul mouvement et sa seule indestructibilité. Qu'il en était fier. Une des si antiques reliques de sa Compagnie ... Il vit les éclats d'obus ricochant sur le blindage avant de disperser les corps gorgés d'hormones interdites. Il écouta les cris de jouissances des mourants, dans leur extase obscène. Il imagina les senteurs putrides et malsaines dégagés par les hérétiques voué à la Lubrique.
Il les maudit tous, jusqu'au dernier.
« Jotr ! (grogna-t-il plus violemment qu'il ne l'aurait voulu) Où en est-on ? -Avancer plus rapidement pourrait vexer la Machine. -Combien de temps encore ? (insista Gunnar) -Quarante seconde, mon Seigneur ! Demander moins la fâcherait »
Gunnar aboya dans les graves. Il n'en fallut pas plus pour que les lourdes silhouettes massive de ses guerriers ne s'affairent à la préparation. Les bolters se chargèrent, les champs énergétiques s'allumèrent, les armes s'embrassèrent, les esprits s'échauffèrent et les casques se refermèrent. A peine l'agitation retombée, Sejuani s'ébranla pendant qu'un lourds fracas caressait la coque. Les portes blindés s'entrouvrirent comme une gueule carnassière, et de cette mâchoire béante jaillirent une douzaine de guerriers enragés.
Lunepourpre mena la charge, son armure ornementée de talismans semblait s'élever à chaque foulée, avant que sa masse brutale ne se rappelle à la neige qui montait parfois jusqu'aux genoux.
Un pas.
Deux pas.
Trois pas.
Quatre pas.
Impact.
Une épaulière blindée percuta le corps défendant de ses victimes retranchées, pendant que ses guerriers hurlaient à sa suite. Bien qu'il ne le sentit même pas, il devina les os de la cage thoracique s'enfoncer dans les poumons et le cœur, alors que lentement, le champs protecteur de l'armure calcinait la chair environnante. Les autres traîtres commençaient tout juste à ajuster leurs armes, prenant leurs décisions, alors que l'esprit du Seigneur Loup finissait les siennes sur trois à quatre engagements. L'un d'eux allait pour appuyer sur la détente de son arme quand sa Griffe lui ouvrit les flancs, l'empalant sur les lames articulées, et le poussant suffisamment fort pour le placer entre les tirs arrivants et son armure.
A sa droite, quelques guerrier en armure d’améthyste s'approchaient, de fines et longues lames tirées au clair, dans une brutale mais élégante course. Deux ronflements sonores entamèrent ce qu'une série de claquement sourds finirent. Les guerriers s’effondrèrent, percés par une grêle métallique. Jorgaar et Dents d'Or ne pouvaient s'empêcher d'honorer leur réputations de Longs-Crocs compulsifs. Derrière eux, un fou perça la garde de ses hommes, et se rapprocha d'un des tireur. Jorgaar se contenta de le balayer de son gantelet, laissa chair et os disparaître dans une odeur d'ozone contre le champs énergétique.
En quelques minutes, la résistance s’effondra. Les renégats se virent contraints à la fuite, ne laissant sur place que le noyau dur des opérations, incapable de maintenir l'ordre ou de se replier. Sejuani se contenta d'ouvrir un passage direct au travers des murs et des barricades, laissant à ses suivants la charge de la couvrir. En quelques instant, la machine laissa un trou béant et fumant, purulent de plastacier en fusion et de boue vaporisée.
L'Art de la Guerre avait mainte fois été théorisé. Guilliman lui attribuait une nécessité tactique et stratégique absolue, basée sur l'unité et la versatilité d'un corps armé. L'Amiral Jorshiev lui avait plutôt prêté une notion plus symbolique, basée sur le mouvement et la pénétration des corps ; là où son homologue Khambers avait favorisé une approche plus mathématique, basé sur les aléas et la fiabilisation de la réussite. Le célèbre commissaire Yarrick lui-même s'était essayé à la chose, malgré une certaine restriction sommaire : le vainqueur est celui qui tient le plus longtemps. Karl Rexus ne jurait que par l’entraînement, la discipline et la foi ; quant Maartus faisait de même avec la puissance de feu et la notion de résistance.
Dans tout les cas, les Astartes figuraient comme l'élite possible, le point dominant du champs de bataille. Guilliman les considérait comme unis et efficaces contre toute situation, Jorshiev les voyaient comme des anges aux glaives vorpals, Khambers assurait leur hautes valeurs statistiques et leurs constantes victorieuses, Yarrick soulignait leur incroyable longévité en tout temps, Rexus les jugeait parfait, Maartus proclamait de même.
Et Leman Russ s'en était bien moqué, et s'en moquerait encore en cette ère. La guerre, pour lui, n'existe pas. Il n'y a que la survie.
« Le fort (disait-il, d'après la légende, à ses sujets), n'est pas celui qui gagne. Celui qui gagne est celui qui tue. Le fort est celui qui permet la vie. Le fort, c'est celui qui offre aux autre la survie. Chaque homme et chaque femme de Fenris est capable de lutter pour sa survie. Mais combien d'entre eux sont assez fort pour offrir à sa famille, à son clan, des terres et des vivres ? Ceux qui y parviennent sont les Jarls, les Seigneurs et les Rois. Ceux-là sont les forts. Ceux-là sont ceux qui mèneront les autres, à travers les saisons de glace et de feu, jusqu'à la survie. Et ceux-là sont ceux qui mèneront leurs hommes, à travers l'acier et le sang, jusqu'à la victoire. Le fort est celui qui rencontre la plus belle des victoires pour les autres, celle de la vie ! Et celui-là est digne de régner, de cette vie jusqu'à l'Hel, de ces terres jusqu'aux étoiles, de ces jours jusqu'à la fin de toute chose ! »
Et il disait vrai.
« Prenez une mère (continuait-il). Prenez la votre. Pour neuf mois, elle s'est battu pour elle et pour vous. Pour neuf mois, elle a affronté le froids, la faim, la maladie et son abruti de mari. Et au terme, dans la douleur et dans le sang, elle vous a sorti de son ventre. Votre mère est forte, car sans elle, vous ne vivriez pas. La femme est par nature, forte. C'est à l'homme de la mériter, en se montrant plus fort qu'elle, en permettant à sa femme de vivre. »
Et il disait vrai.
« Mais, même le fort peut être trahis. Le fort est faible, sans défense, face au lâche. Le Lâche, c'est celui qui vous attends, dans l'ombre, et c'est celui qui abusera de vous. Il vous attendra las, usé, affaibli, et vous attaquera sans que vous n'ayez la chance de vous défendre. Il vous tuera, ou vous réduira en serf, en esclave, sans autre but que de profiter de vous, car lui-même n'a pas plus d'honneur, de fierté, qu'un tas de merde fumant posé sur une charogne. Trouvez le Lâche. Trouvez ce futur traître. Et décidez de son sort. Mais rappelez vous que lui a déjà choisi du votre »
Gunnar Lunepourpre n'avait pas succédé à Olbard Loup-de-Givre sans raison. De tout les Gardes Loups du défunt Olbard, il avait toujours été le plus respecté. Non pas parce qu'il était le meilleurs guerrier. Non pas parce qu'il était le plus rusé. Mais parce que chacun avait une dette de vie et de sang à son profit. Gunnar était le père vigilant et attentif, celui qui protégeait de sa vie celle des autres. Il était aussi, et surtout, celui qui vengeait. Nombreux était ceux qui, après avoir fait verser le sang à ses compagnons, avaient dut affronter une tempête de lames rageuses et vengeresses, sournoises et brutale. Sa carrure bonimente était plus trompeuse que les lacs gelés, et derrière son tendre paternalisme se cache la fureur d'un ancien loup solitaire. Sous son commandement, ses hommes jouissaient d'une bienveillante vigilance, et les meutes de longs-crocs avaient triplé au fil des siècles.
Sejuani, dans un ronflement abyssale, finit de percer les dernières barrières, enfonça les derniers murs, et jeta sur les fous et les traîtres qui courrouçaient son regards un sort des plus horrible. Elle faisait partie des reliques de la Grande Compagnie, de façon plus officieuse qu'officielle tan Gunnar l'empruntait souvent. Plus officiel, Trabrut était sien. Un vieux et capricieux Land Raider Helios, rival de celui de Bran Gueule-Rouge. La brave bête était sa favorite, bien plus que Sejuani (et bien plus commune à la Compagnie), et il s'en servait souvent comme véhicule de commandement. Il fallait bien se l'avouer, sa longue portée et son caractère bourrue le rendaient populaire auprès des vieux briscards qui peuplaient sa Grande Compagnie. Rien, ou presque, n'était plus jouissif de voir un déluge de fer fendre les cieux avant de s’abattre sourdement, avec toute la lourdeur de l'acier et la fournaise de la poudre. Rien, ou presque.
Faire payer aux traîtres leurs égarements. De décennies en décennie, les hommes de Lune Pourpre accumulaient les engagements et les victoires contre quiconque avait trompé ou trahis la parole donnée, avec une retenue de plus en plus ténue. Comme une soif de sang, de vengeance et de justice. Le pinacle avait été atteints moins d'un siècle plus tôt, quand les Eldars, alliés de circonstance contre des pirates Huurgls, avaient fini par attaquer par derrière lors de l'ultime bataille. La lune ayant accueillit l'affaire en avait été rougie par le sang versé.
S'engouffrant dans la brèche encore fumante, les Space Wolves n'eurent aucun mal pour venir à bout d'une résistance amoindrie par la fuite et la peur. En tout point, un Chaos Astartes pourrait équivaloir, sinon dépasser, leurs loyalistes opposants. Mais le temps est un bien vilain compagnon. Il offre une expérience unique, mais également les maux et les faiblesse l’empêchant d'en user. Presque immortels, imbus d'eux-mêmes, les légionnaires d'outre-temps succombaient vainement, convaincus de leurs résurrections, là les traîtres plus récents, et donc moins expérimentés, s'en retrouvaient consumés par l'arrogance et l'extase du chaos. Un défaut dont ne souffrait aucun des Vieux Crocs. Un défaut qui provoqua la rupture de la ligne. Un défaut connu et maitrisé par les vieux briscards.
Le Loup de la Lune Pourpre est le démon qui rôde dans l'Hel, dont il ne reste plus que les nerfs et les os. Sur ses flancs, les membres arrachées et mastiqués par une mâchoire sèche et brûlante de froid. Il rôde, ce monstre en quête de victime à dévorer. Son appétit ne s'acharne que sur les lâches et les faibles, dont la chair amère alimente les feux de glaces courant sur ses nerfs. Sans jamais grossir, sans jamais grandir, et sans jamais se rassasier, ce monstre mythique dévorent toujours plus goulûment, toujours plus sauvagement. Russ l'aurait rencontré, par delà l'antre de Morkaï. La bête voulu s'en prendre à Freky, le Rusé, et Russ l'en empêcha. La Bête et le Roi s'affrontèrent dans un duel brutal, mortel, et au terme duquel, Russ le tua. Mais le Loup de la Lune Pourpre ne connaît pas la mort. Sept lunes après, le démon revint à la vie, et vint se prosterner devant le Roi, promettant d'offrir la vengeance aux guerriers du Seigneur des Loups contre quiconque viendrait à user la ruse, la trahison et la lâcheté contre eux.
Quand Gunnar Deux Serments succéda à Oldbard Loup de Givre, il ne prit d'abords aucun totem, laissant le Loup de Givre sur les pierres et les stèles. Puisque le vieil homme avait succombé aux Huurgl, il mena une vendetta, qui tourna au bain de sang connu de presque tous. Un bain de sang maintes fois renouvelés depuis. Toujours plus violemment. Toujours plus longuement. Son symbole s'imposa de lui-même.
Un regards vers le ciel, sortant du derniers charniers, saluant les deux soleils gelés dans l'azur brumeux, Gunnar Lune Pourpre se posa alors une simple question.
Et lui ? Qui le vengera ?
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